![Janvier 2013 : passation de pouvoir à la tête de la mairie de Cergy entre Dominique Lefebvre et Jean-Paul Jeandon. Six ans plus tard, la belle entente s'est brisée, laissant place à un désaccord majeur qui sera au cœur des municipales de 2020. (© La Gazette du Val-d'Oise)]()
Janvier 2013 : passation de pouvoir à la tête de la mairie de Cergy entre Dominique Lefebvre et Jean-Paul Jeandon. Six ans plus tard, la belle entente s’est brisée, laissant place à un désaccord majeur qui sera au cœur des municipales de 2020. (© La Gazette du Val-d’Oise)
Attention : équation à plusieurs inconnues. À moins d’un an d’un scrutin municipal guetté de toutes parts, la bataille s’annonce très incertaine à Cergy (Val-d’Oise).
C’est dans un contexte inédit, marqué par l’émergence d’En Marche et le désamour des Français vis-à-vis des partis traditionnels, que les élections municipales cergyssoises de 2020 se profilent.
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En 2014, six listes étaient sur la ligne de départ. Six ans plus tard, l’offre devrait être encore plus large à la faveur, entre autres, de la désunion de la gauche et de la droite et, sans doute, de l’appétit de citoyens avides de constituer une liste libérée des logiques partisanes.
À moins que les 49 noms à coucher sur le papier pour avoir le droit de participer, contre 45 en 2014, ne refroidissent les plus ardents.
Jeandon contre Lefebvre
À gauche d’abord, le maire Ps de Cergy, Jean-Paul Jeandon, 60 ans, a vu sa majorité exploser en plein vol. La rupture a été étalée sur la place publique lors du conseil municipal de novembre.
Quatre de ses anciens colistiers, et non des moindres, Dominique Lefebvre, Joël Motyl, Cécile Escobar et Bruno Stary, ont été exclus de la majorité.
Quelques semaines auparavant, ils avaient créé leur propre groupe Cergy Plurielle pour divergences de points de vue. Dans la ligne de mire : les municipales.
Un rendez-vous que Dominique Lefebvre (dvg, ex-Ps), 62 ans, ne manquerait pour rien au monde. Son nom figurera en très bonne place dans une liste de gauche. Pour la conduire, peut-être Cécile Escobar (dvg, ex-Ps), 46 ans.
Dans moins d’un an, Jean-Paul Jeandon et Dominique Lefebvre, l’actuel et l’ex-maire de Cergy (1996 à 2013) croiseront le fer. Sans qu’on sache lequel des deux anciens compagnons de route aujourd’hui rivaux mordra la poussière.
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Ils ne seront pas les seuls prétendants à gauche de l’échiquier politique. Les Verts, aussi, caressent des ambitions. S’ils ne parviennent pas à sceller d’alliance, ils se présenteront en autonome.
La France Insoumise qui espère, sans doute, capitaliser sur son score des législatives de 2017, pourrait également en être. La course à la députation avait vu sa championne, Katia Noin-Ledanois, se qualifier pour le second tour et griller, excusez du peu, la politesse à Dominique Lefebvre, le député sortant.
Le joli résultat avait confirmé le très bon score enregistré lors du premier tour de la présidentielle à Cergy par Jean-Luc Mélenchon.
Pueyo contre Payet
Le leader de la France Insoumise avait raflé la première place et 32,2 % des suffrages dans un bastion socialiste qui avait toujours porté au pinacle les candidats du parti à la rose. Même au plus fort d’une vague bleue…
À droite, patente est également la mésentente.
Aucun n’a encore officialisé sa candidature mais deux concurrents sont d’ores et déjà donnés partants. En mars prochain, Alexandre Pueyo (Lr), 39 ans, conseiller départemental de Cergy II et Armand Payet (dvd), 33 ans, conseiller départemental de Cergy I, se frotteront aux suffrages des Cergyssois.
Une première en tant que tête de liste pour les deux hommes qui partagent un héritage commun : avoir figuré sur la liste perdante de Thierry Sibieude (Udi) en 2014. À droite, les électeurs devront trancher pour, peut-être, mieux se retrouver au second tour sur un seul homme.
En Marche en embuscade
Un autre colistier de Thierry Sibieude, le chantre déchu de la droite et du centre, pourrait mener une liste. Et pas n’importe laquelle. Celle d’En Marche. Son nom : Mathieu Bouda. À 28 ans, le suppléant du député cergypontain Aurélien Taché sur la 10e circonscription du Val-d’Oise est sur les rangs.
Le contexte cergyssois, dominé par une droite et une gauche divisées, autorisera-t-il le parti au pouvoir à réussir une percée par le centre ? Voire plus si affinités ? De l’assise locale du nouveau monde, de l’espace laissé libre au centre par la concurrence et de sa cote de popularité dans moins d’un an découlera en partie la réponse.
Quid du Rassemblement national ?
Aux extrêmes aussi, la bataille des municipales est un objectif. En 2014, une liste Lo emmenée par Éric Cassan et une liste Parti des travailleurs, conduite par Martine Quenton, avaient rallié le premier tour. Comme presque toujours à Cergy, l’extrême gauche devrait à nouveau s’inviter dans le débat.
Pour l’extrême droite, rien n’est certain. En 2014, malgré ses velléités et ses déclarations d’intention claironnées haut et fort, le Fn était resté à quai.
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Six ans plus tard, le Rassemblement national fera-t-il mieux dans une ville ancrée à gauche où le parti de Marine Le Pen est aux abonnés absents ? Une des nombreuses inconnues de la très incertaine bataille cergyssoise dont l’issue dessinera une forte tendance de la couleur politique de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, ancrée à gauche depuis 1989.