Alors que les Jeux Olympiques se termineront dimanche, un Neufchâtelois n’a rien raté des Jeux de Rio. Et pour cause, Philippe Hardier a vécu au plus près de l’aventure olympique il y a 44 ans. A l’époque, il était l’un des grands espoirs de l’athlétisme en pays de Bray. 3e au championnat de France universitaire, 5e à la finale des championnats de France Junior, le jeune homme vit pour sa passion au sein de l’Amicale Neufchâtel Athlétisme. Et avec un chrono sur le 100 m proche des meilleurs cadets de sa génération, il avait de quoi voir venir. Mais son plus beau souvenir est hélas lié à la triste histoire du terrorisme.
« Avec Guy Drut, Mark Spitz et Michel Roques »
Arrivé mi-août au village olympique, Philippe prend vite ses repères. « A chaque JO, il y a le village olympique des athlètes et un village de la jeunesse. Mais nous pouvions sans problème grâce à un badge passer de l’un à l’autre ». C’est ainsi qu’il a pu déjeuner et croiser ses idoles de l’époque, le Français, Guy Drut mais aussi le nageur américain, Mark Spitz et beaucoup d’autres légendes du sport mondial de ce début des années 70. « C’était un pur bonheur. Tout était très encadré. Nous avions le droit de manger au village olympique avec tous les athlètes ». Et parmi les athlètes français, Philippe a retrouvé un autre Neufchâtelois. « Michel Roques participait au 100km contre la montre. Bien sûr, je le connaissais bien ».
« Après les attentats, j’ai rencontré Jesse Owens »
Equipé d’un survêtement offert par l’organisation, Philippe Hardier a donc arpenté les allées des JO de Munich au rythme de la compétition et du cauchemar qui allait entacher à tout jamais cette olympiade. Chaque jour, Philippe Hardier traînait au village olympique. « Nous pouvions rester jusqu’à minuit. Pas plus. Notre village était à 700 ou 800 mètres du village olympique. Un soir, une heure après que nous soyons rentrés, il y a eu la prise d’otage et l’attentat contre les athlètes israéliens. Nous l’avons appris le lendemain. Hélas, c’est grâce (ou à cause) de cet attentat que j’ai pu rencontrer Jesse Owens. Il est venu au village déposer une gerbe en mémoire des victimes. Mon idole du sprint était juste à côté de moi » frissonne-t-il encore 44 ans après.