Uber le Neufchâtelois veut crier son amour pour l’Afrique en pays de Bray

Sa voix rauque se pose avec assurance sur les notes de musique Elle danse. Derrière le micro, Uber. Derrière le pseudo se cache Hubert Simon. Auteur-compositeur interprète, il est originaire de Neufchâtel-en-Bray. Il rêve d’ailleurs de s’y produire avant de repartir pour l’Afrique, son continent d’adoption. Tombé sous le charme du Togo, il aide les plus jeunes à sortir la tête de l’eau avec ses moyens, c’est-à-dire sa guitare et ses chansons.

Il y a quatre ans, Uber a décidé de changer de vie. Son métier de décorateur l’emmène alors en Afrique pour une mission de neuf mois au service du gouvernement togolais. Il part alors à la découverte du pays, loin de l’hôtel 5 étoiles dans lequel il loge. Il part visiter les villages que l’on ne montre pas aux touristes et décide de s’y installer.

Aujourd’hui, la cinquantaine bien tassée, le Brayon est de retour au pays : « Je suis actuellement en France pour l’album et ce serait super de revenir chez moi un petit moment ».

Il souhaite en effet se produire au théâtre de Neufchâtel-en-Bray pour y présenter les chansons de son album Cris d’amour en version acoustique. Avant de repartir pour l’Afrique, il veut aussi évoquer son association Afro Karaïb qui vient en aide aux écoles du Togo.

Uber : Une chanson « Vallée de bray » vient de naître. Elle vient de rejoindre mon répertoire pour le concert de Rouen le 19 septembre. Cela m’embêterait vraiment de repartir en Afrique sans passer par le théâtre de Neufchâtel pour présenter cette chanson qui évoque le pays de Bray. Je dois d’ailleurs venir prochainement en repérage pour y tourner le clip.

Je suis nostalgique, c’est vrai. Quand j’étais jeune, il y avait une véritable dynamique entre les adultes et les enfants. Je me souviens parfaitement de la Troupe de l’amitié. Nous les gamins, on suivait les grands. C’était sympa. C’est vraiment de bons souvenirs.

Les voyages permettent de s’ouvrir un peu aux autres, de découvrir d’autres cultures. J’ai été touché parce que j’ai vu et j’ai décidé d’aider les jeunes Africains grâce à mes chansons. Quand je gagne trois sous, c’est pour acheter des fournitures scolaires. L’idée est aussi de sortir cet album en France. J’ai prévu des concerts afin de le présenter. Ce sera en version acoustique car cela coûte cher de faire venir mes six musiciens togolais en France.

Il s’agit de chansons à texte, à l’esprit rock parfois. Certaines sont à double écoute. Dans Elle danse par exemple, je parle de l’Afrique. Je considère le pays comme une femme et je luis suggère de ne pas céder à la prostitution. Mon objectif est de toucher les Africains quand je chante là-bas et de sensibiliser les Français à ma cause.

Aller en Afrique a été un déclic pour moi. Construire des écoles là-bas est une façon de lui rendre ce qu’elle me donne. Je veux faire comprendre aux Africains que leur continent n’est pas destiné à être assisté par les autres pays. Je reverse donc une partie de mes revenus à la petite enfance et à l’école de Danyi, village où j’habite au Togo. Avec mon association Afro Karaïb, je fais aussi tourner des groupes de musique africains. Je souhaite également toucher les Français à ma cause. Si certains décident de fuir le pays, c’est tout simplement pour éviter la guerre, la terreur et les viols. Moi je rêve d’un continent africain qui pourrait être autonome. Mais tout est fait pour qu’il ne le soit pas.

J’essaie donc d’agir à mon niveau en améliorant les conditions de travail des élèves.

Si je peux donner du bonheur aux gens avec mes chansons, tant mieux. Mais si je peux transmettre l’affection que j’éprouve pour l’Afrique quand je joue en France, c’est encore mieux.