« Nous allons réaliser un spectacle familial et accessible à tous sur la thématique de l’illettrisme », explique Mélanie, responsable de la Compagnie Ça s’peut pas à Saint-Saire. Destiné aux adolescents âgés de 11 à 15 ans, ce projet gratuit pour les participants se présente sous forme originale. Il est mené en collaboration avec la fondation SNCF.
Baptisé « Maux pour mots », il se déroulera en trois étapes au cours de l’année scolaire 2015 – 2016 (atelier d’écriture – réalisation d’un film d’animation – spectacle) en lien avec trois centres sociaux (Caravelles à Bellencombre, Escall à Neufchâtel-en-Bray et Carma à Argueil). Pour ce projet, la compagnie Ça s’peut pas, basée à Saint-Saire, travaille en collaboration avec la « Roulotte Scarabée » en charge notamment de la réalisation du film d’animation.
Un projet en trois étapes
Pendant trois jours, les jeunes vont s’exprimer dans un premier temps physiquement, sans parole grâce à des jeux théâtraux et exercices corporels. Puis grâce à des improvisations semi-dirigées, ils vont créer des dialogues. Ces derniers seront ensuite retranscrits sur papier. Progressivement ils vont ainsi créer un scénario. Cette première étape se déroulera sur un des trois territoires d’action.
L’étape suivante aura lieu dans une autre commune avec un nouveau groupe d’adolescents. Ils seront chargés de réaliser un film d’animation. L’histoire inventée va être retranscrite et découpée afin de devenir un film d’animation réalisé en « stop motion » (animation image par image). Les adolescents découvriront les techniques de la réalisation vidéo. Ils vont également participer à l’enregistrement des voix off de narration (lecture à haute voix), et au montage ce qui nécessite la lecture des chiffres et des horaires (calcul). Le stop motion est une technique d’animation qui permet de créer un mouvement à partir d’objets immobiles. Cette technique consiste à photographier une scène, généralement constituée d’objet, et à déplacer légèrement les objets entre chaque photo. Ainsi lors de la réalisation du film, où les images se succèdent les unes après les autres, la scène semble animée.
La troisième étape se « jouera » dans une nouvelle ville. Il s’agira de restituer le travail effectué. « Le film réalisé par les jeunes sera inclus dans le spectacle afin de valoriser leur travail. Nous envisageons cette étape comme une manifestation festive qui permet de souligner, par le biais des arts (cinéma, théâtre, lecture), l’importance capitale de la maîtrise de l’écrit. L’idée est de faire de cette restitution un coup de projecteur sur les actions individuelles et collectives afin de prévenir l’illettrisme mais aussi sur les clés permettant de sortir de cette situation et sur le sentiment de honte qui isole ceux qui en souffrent, le tout en invitant les associations à présenter leurs actions : soutien scolaire, écrivain public… », poursuit Mélanie.
La yourte de 100 places de la compagnie Ça s’peut pas sera installée le temps d’une journée dans la dernière commune d’accueil. Théâtre, concert, exposition se mettront alors au service des mots sous toutes ses formes.