Cela fait combien de temps qu’elle est sapeur-pompier volontaire ? « 8 ou 10 ans. Je ne sais pas trop en fait », répond Mickaëlle sans plus de précision. Elle ne voit pas les années comme un trophée. Si ce caporal s’est engagé il y a une dizaine d’années c’est « pour être utile aux autres », sincèrement.
« Je suis plus utile là, que derrière ma caisse »
Dans sa vie professionnelle, Mickaëlle est hôtesse de caisse à Mont-Saint-Aignan. « Ça ne m’apporte pas grand-chose. Je suis plus utile sur le terrain que derrière ma caisse », lâche sans détour cette volontaire.
C’est grâce à la musique qu’elle a mis les pieds la première fois dans la caserne de Bosc-le-Hard. « J’étais “claironniste” dans la fanfare. » De là, on lui a proposé de passer le diplôme de premiers secours et de réanimation. Ce qu’elle a fait avec enthousiasme. On pourrait penser à une tradition familiale avec transmission de flambeau de père en fille. Il n’en est rien. « Personne n’est pompier dans ma famille. Ah, si, mon beau-frère », réfléchit la mère de famille.
Etre pompier volontaire, c’est l’art se rajouter une vie supplémentaire qui rogne un peu plus sur le confort du quotidien. Deux week-ends par mois, au moins, Mickaëlle est d’astreinte. Souvent, il faut être aussi disponible la nuit. « Quand on est d’astreinte, il faut être à moins de cinq minutes de la caserne », précise Mickaëlle. Dans ces cas-là, elle se retrouve contrainte à rester à la maison avec son mari et ses trois enfants.
Pour les nuits d’intervention, « c’est ma maman qui vient les garder quand je pars. Elle prend le relais de mon mari qui part tous les matins à 4 heures pour Paris ». La famille s’organise pour permettre à la secouriste de s’échapper.
Le centre de Bosc-le-Hard compte 250 sorties dans l’année, ce qui fait 60 interventions par équipe. « Ça va, ça se gère bien. On n’est pas non plus à Rouen avec 1 000 sorties par an. La caserne reste familiale », appuie Mickaëlle.
381 femmes dans le département
La Seine-Maritime compte 2 649 pompiers volontaires. On s’en doute, les femmes ne sont pas majoritaires. Elles représentent 14 % de l’effectif, soit 381 femmes volontaires. A Bosc-le-Hard, il y a encore deux ans, elles étaient trois dans la caserne. Aujourd’hui, c’est la seule. « Je la considère comme une collègue. Elle est compétente, efficace. Homme ou femme, ça ne change pas grand-chose », assure son collègue et ami, Georges Taftaf.
La maman a transmis sa passion à son deuxième fils de 12 ans, Etan. « Je suis jaloux quand maman part en manœuvre et pas moi », explique le fiston avec le sourire. « Je ne peux pas l’emmener partout, répond Mickaëlle. Je vais l’inscrire pour les tests afin qu’il devienne jeune sapeur-pompier, l’année prochaine. J’aimerais bien qu’il y en ait un qui prenne la relève. »