Les « acteurs » du devoir de mémoire face aux élèves

À l’approche des manifestations du 8 mai, et pour sensibiliser les enfants, les élus de Callengeville ont organisé jeudi 23 avril une rencontre entre les primaires (CP au CM2) et Emile Vittecoq, président du Comité des associations patriotiques du Pays Neufchâtelois (CAPPN) et Roger Bourgeois habitant le hameau d’Hambures (Clais).

Auparavant, les élèves ont abordé en classe la Seconde guerre mondiale avec leurs professeurs des écoles Hafid Naidji et Justine Ternon. Mais les enfants avaient encore bien des questions à poser à ces deux témoins de la guerre à l’image de Thibault : « Quel âge aviez-vous pendant la guerre ? », Cindelle : « Comment avez-vous vécu la guerre ? ».

Roger Bourgeois s’est plongé dans son passé pour apporter les réponses attendues : « J’avais 11 ans en 1940. Aujourd’hui, j’ai 85 ans. Émile avait 8 ans. Nous ne sortions pas car dès 21 h il y avait le couvre-feu. L’abattage des animaux était restreint car il fallait en donner tous les mois aux Allemands. Il ne devait pas y avoir de lumière la nuit alors on mettait du papier noir sur les carreaux sinon c’était un coup de fusil dans la fenêtre ». Et Emile Vittecoq de se souvenir « qu’on voyait les chars et les soldats tous les jours avec l’armée régulière ».

Quand on lui demande pourquoi ils n’ont pas fui, ce témoin de la guerre répond sans détour : « Nous sommes partis à la déclaration de la guerre puis nous sommes revenus à la ferme car c’est là qu’on souffrait le moins. À partir de 10 ans, j’ai participé à la résistance avec mon père et ma famille. Parfois, on avait peur mais cela n’empêchait pas de recueillir des parachutistes anglais, américains ou australiens qui travaillaient pendant un temps avec nous, malgré les Allemands qui venaient chercher du lait ».

Difficile également pour les jeunes de ne pas évoquer l’école. Et là, c’est une véritable surprise pour eux d’apprendre que malgré la situation du pays, les cours étaient assurés (…)